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Marie Curie ou la passion d’une femme pour la recherche

Marie Curie ou la passion d’une femme pour la recherche

On ne présente plus Marie Curie, née Maria Salomea Skłodowska à Varsovie en 1895. Qui ne connaît cette physicienne et chimiste, lauréate de deux prestigieux Prix Nobel, qui est d’ailleurs à ce jour la seule femme au monde à l’avoir reçu deux fois ? 

Médecine ou physique ?

Née en Pologne, alors sous occupation russe, Marie Skłodowska souhaite faire des études supérieures, mais poursuivre des études longues était interdit aux femmes dans son pays natal. Elle décide ainsi de partir pour Paris en 1891, rejoignant sa sœur qui a également choisi la France pour ses études. Mais c’est finalement vers une formation en physique, à la faculté des sciences de Paris, qu’elle décide de s’orienter.

 

La faculté des sciences de Paris, qui est aujourd’hui La Sorbonne, était alors la principale institution d'enseignement supérieur scientifique en France. Dans cet établissement, en 1895, parmi les 776 étudiants qui y étudient, seules 27 sont des femmes (et sept sont d’origine étrangère).

 

En 1893, elle est reçue première à la licence de physique et, en 1894, elle est reçue seconde à la licence de mathématique. En 1894 encore, elle est engagée par la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, une association destinée à faire rayonner la France dans ce domaine, qui lui confie des recherches sur les propriétés magnétiques de différents aciers. 

Agrégation, recherche et prix Nobel

C’est dans ce cadre de recherche qu’elle rencontre Pierre Curie, chef des travaux de physique à l'École municipale de physique et de chimie industrielles, qui poursuit également des recherches sur les propriétés magnétiques. Les deux chercheurs se marient en juillet 1895 et, l'année suivante, Marie Skłodowska, qui porte désormais le nom de Curie, prépare l'agrégation pour l'enseignement, section mathématiques, qu’elle obtient en 1896 (reçue première !) et commence en même temps une thèse de doctorat sur le thème des rayonnements produits par l’uranium.

 

Pierre et Marie Curie travaillent dès lors ensemble. Ils découvrent en 1898 deux éléments nouveaux, le polonium et le radium. C’est cette découverte importante qui les rends nobélisables et les Curie obtiennent conjointement le prix Nobel de physique en 1903. Marie Curie est ainsi la première femme à recevoir un prix Nobel.

 

Après le décès de son mari en 1906, Marie Curie est nommée directrice de laboratoire et devient la première femme professeure des universités en France. On raconte que le premier cours de la scientifique à la Sorbonne, le 5 novembre 1906, a été un véritable événement auquel ont participé de nombreux étudiants, journalistes et curieux. En 1911, un second prix Nobel, de chimie cette fois, lui est attribué "en reconnaissance des services pour l’avancement de la chimie par la découverte de nouveaux éléments : le radium et le polonium, par l’étude de leur nature et de leurs composés"

Un engagement sans faille

Lorsque la guerre éclate en 1914, Marie Curie s’engage dans la conception d’unités chirurgicales mobiles et va consacrer les quatre années de guerre au développement de cette forme de radiologie fixe ou mobile et à la formation d’infirmières spécialisées dans l’utilisation des appareillages à rayons X. Tout au long de sa vie, Marie Curie a activement promu l'utilisation du radium pour soulager les souffrances.

Ainsi, grâce à la Croix Rouge, elle parvient à faire équiper 18 voitures radiologiques. Ces véhicules, surnommés les « petites Curie », vont permettre à plus d'un million de blessés de bénéficier d’une technique éprouvée pour la localisation des projectiles dans le corps humain. Souvent, c’est Marie Cure elle-même qui part régulièrement sur le front pour réaliser ces radiographies.

C’est en raison de ses recherches et de ses activités autour du radium que Marie Curie va bientôt souffrir d'une trop grande exposition aux éléments radioactifs. Dès le début des années 1920, elle est affaiblie et pense elle-même que le radium auquel elle a consacré sa vie pourrait avoir une certaine responsabilité dans ses problèmes de santé. Elle poursuit néanmoins ses recherches, notamment dans le développement d'approches thérapeutiques pour lutter contre le cancer, mais elle est atteinte d’une leucémie. Elle meurt des suites de cette maladie le 4 juillet 1934.

 

Comme l’écrit le site officiel du Prix Nobel, Marie Curie "calme, digne et modeste, était tenue en haute estime et admirée par les scientifiques du monde entier". La France a d’ailleurs honoré les deux chercheurs, Marie et Pierre Curie, en transférant leurs cendres au Panthéon, le 20 avril 1995.

 

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