Atelier de coopération en sciences de l’eau pour le développement du capital humain
Scientifiques, étudiants et décideurs politiques se sont réunis du 11 au 12 juin 2015 à Durban lors d’un atelier scientifique accrédité par le label COP21 intitulé “de Durban COP17 à Paris COP21 : coopération en sciences de l’eau pour le développement du capital humain ”.
Conjointement organisé par la Water Research Commission (WRC), l’université du KwaZulu-Natal (UKZN), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’ambassade de France, le Département des Sciences et des Technologies (DST), l’Alliance française de Durban, et le programme européen ESASTAP Plus (Strengthening Technology, Research and Innovation Cooperation between Europe and South Africa), cet atelier s’est inscrit en parallèle de la conférence “Our Common Future under Climate."
Visite de terrain à Potshini : études de recherche sur le cycle carbone - sols
Jeudi 11 juin a été dédié à une visite de terrain à Potshini où un bassin versant expérimental est aménagé dans le cadre d’un projet financé par la WRC et cogéré par l’IRD et l’Université du KwaZulu-Natal. Petit bassin versant agricole de la partie amont de la province du KwaZulu-Natal, ce site est étudié par les équipes de l’IRD et de la SBEEH (School of Bioresources Engineering and Environmetal Hydrology) dans le cadre d’un projet international financé sur les innovations à l’échelle des communautés rurales et leur impact sur la ressource en eau.
Equipé de collecteurs de ruissellement de surface, de stations de mesures météorologiques et d’évapo-transpiration, ce bassin versant expérimental a pour objectives scientifiques d’aider à la meilleure conservation voire à la réhabilitation des sols. Dr Vincent Chapelot, chef de projet IRD et son équipe ont identifié des solutions pour stocker le carbone de l’atmosphère dans les sols, principalement à travers la réhabilitation des sols dégradés. « Ces techniques impliquent de repenser la vie pastorale et l’utilisation des terres. Une utilisation intense, sur une durée toutefois courte de ces pâturages, permettrait d’augmenter significativement la séquestration de carbone atmosphérique dans les sols tout en augmentant de façon conséquente la réhabilitation des prairies ».
Ces recommandations font écho au programme de recherche international, « 4 pour 1000 », mise en place par le ministre de l’agriculture, Stéphane LE FOLL. Ce programme a pour objectif de développer la recherche agronomique afin d’améliorer les stocks de matière organique des sols de 4 pour 1000 par an. Une telle augmentation permettrait de compenser l’ensemble des émissions des gaz à effet de serre de la planète. Inversement, une diminution de 4 pour 1000 déboucherait sur un doublement des émissions. Lors de l’annonce de ce programme le 27 avril April 2015, le Ministre avait réaffirmé que l’agriculture devait faire l’objet d’une prise en compte spécifique dans le cadre de la « Conférence Paris climat 2015 ».
Projection et débat autour du film « Tana Delta : a wetland in the balance »
Durant la soirée, l’alliance Française de Durban a accueilli une partie de l’exposition « Tana Delta : a wetland in the balance » préparée par les chercheurs de l’UMR 208 de l’IRD « Patrimoines Locaux » et de la Jeune Equipe Associée à l’IRD KENWEB Kenyan Wetlands Biodiversity Research Team. Le film documentaire de 25 minutes du cinéaste Khamis Ramadhan, a été projeté à cette occasion. Ce dernier traite des enjeux de la gestion de l’eau dans le delta, de la gestion de ses écosystèmes, et de l’impact des activités humaines sur la survie de ses zones humides.
La projection de ce documentaire fut suivie par un débat entre l’audience présente et le réalisateur Khamis Ramadhan, la conseillère scientifique du film Dr Stéphanie Duvail, et Dr Jean Albergel, Directeur du bureau conjoint CNRS/IRD en Afrique australe.
Atelier de coopération en sciences de l’eau pour le développement du capital humain
Le 12 juin, environ 70 personnes se sont retrouvées pour participer à la conférence organisée à l’université du KwaZulu-Natal afin de :
• Partager des expériences et réfléchir sur les meilleures pratiques liées aux projets de recherche dans le secteur de l’eau en Afrique du Sud ;
• Promouvoir la coopération scientifique pour renforcer le développement du capital humain dans le contexte du changement climatique ;
• Explorer des opportunités pour renforcer la coopération scientifique internationale, en particulier à travers les programmes européens tels qu’Horizon 2020 ;
• Discuter des coopérations possibles en sciences de l’eau dans le cadre de la conférence des Nations-Unies sur le Changement Climatique de 2015 – COP21.
Lors de cette conférence, Dhesigen Naidoo, Directeur de la Water Research Commission (WRC), a présenté les perspectives en matière de ressources en eau et du besoin de continuer à développer le capital humain de l’Afrique du Sud dans ce domaine. Dr Pierre Lemonde, Attaché pour la Science et la Technologie auprès de l’Ambassade de France de Pretoria a quant-à-lui présenté les nombreuses collaborations scientifiques franco-sud-africaines dans le secteur de l’eau.
Cette conférence eu également l’honneur d’accueillir parmi ses panélistes Dr Thierry Lebel, Médaille d’argent du CNRS et Directeur de recherche à l’IRD spécialiste en hydrométéorologie climatique et Prof Graham Jewitt, directeur du centre de recherche hydrologique et de la chaire d’Umgeni de gestion des ressources en eau (UKZN).
Plusieurs discussions sur la coopération internationale et européenne en sciences de l’eau ont été tenues, avec notamment les présentations de Stéphane Hogan – Attaché scientifique de l’Union européenne auprès de l’Union Africaine, et des partenaires du programme ESASTAP Plus, sur les opportunités offertes par les programmes européens Horizon 2020 et Eureka. Afin d’explorer les synergies existantes, cette conférence a également accueilli une délégation de chercheurs italiens et néerlandais.
ludovic.mollier@ird.fr
+27(0)12 844 0118
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