Beauté Congo
L’art du Congo à Paris
La fondation Cartier pour l’art contemporain accueille à Paris jusqu’au 14 novembre l’exposition "Beauté Congo".
Connaissez-vous le photographe Jean Depara ? Les peintres Albert et Antoinette Lubaki ? Ce sont quelques-uns des grands représentants d’une scène artistique palpitante : l’art moderne et contemporain congolais. La fondation Cartier pour l’art contemporain lui rend en ce moment hommage à travers l’exposition « Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko ». Les 350 œuvres sélectionnées par le commissaire général André Magnin retracent un siècle de bouillonnement créatif. Elles seront exposées au 261 boulevard Raspail, à Paris, jusqu’au 15 novembre.
De Léopold à Obama, « Beauté Congo » retrace 100 ans de création
Un cliché grossier sur l’art africain veut que celui-ci ait évolué directement des arts premiers vers une expression moderne post-coloniale. « Beauté Congo » nous montre au contraire une production riche, témoignage fascinant de l’histoire récente du pays. Les aquarelles fantaisistes des époux Lubaki marquent l’émergence d’un art moderne sous la férule coloniale belge. Les photographies de Jean Depara nous transportent dans les nuits festives de la truculente Léopoldville – aujourd’hui Kinshasa – à l’époque des fifties. Les portraits de Barack Obama aux côtés de Nelson Mandela incarnent, quant à eux, l’espoir d’un futur meilleur pour les nations africaines.
Un voyage historique et politique dans la culture congolaise
L’exposition fait la part belle aux artistes de l’Atelier du Hangar comme Bela ou Pilipili Mulongoy. De 1946 à 1954, cette académie fondée par le français Pierre Romain-Desfossés a permis l’éclosion d’une peinture affranchie des canons européens. Elle célèbre également les « artistes populaires » des années 1970 et 1980, qui abandonnent la peinture classique au profit d’une figuration plus directe. Les grandes toiles faussement naïves de Chéri Chérin abordent ainsi avec beaucoup d’humour les défis politiques et sociaux auxquels font face ses compatriotes, mais aussi leur quotidien.
Si l’heure est aujourd’hui à des œuvres plus expérimentales, l’art congolais n’a pas perdu pour autant sa portée revendicatrice. En témoigne la série « It’s My Kings », de Patty Tshindele, qui représente les chefs d’États occidentaux en rois africains.
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