À côté de la COP21
… Les folles inventions de la POC21
Laboratoire d’innovation, incubateur de startups, concours Lépine de l’écologie… la POC21, c’est un peu tout ça ! Cet été, 100 « makers » se sont réunis pour concevoir 12 technologies éco-responsables.
Un accélérateur de solutions
Si la COP21 était un festival, la POC21 serait son versant off. Créée à l’initiative de deux collectifs, Oui Share et Open State, militant pour l’émergence d’une société collaborative, la communauté hétéroclite de la POC21 rassemble scientifiques, ingénieurs, designers et hackers venus de divers pays.
En choisissant une appellation à effet miroir, le mouvement marque la volonté de ne pas laisser la question de la transition énergétique aux seuls États. Mais le terme n’est pas qu’un sympathique clin d’œil : il est l’acronyme de « Proof of Concept », « preuve de faisabilité ». Dans le jargon scientifique, cela désigne la mise à l’épreuve d’un prototype. Voilà qui sonne tel un manifeste : il s’agit en effet d’œuvrer en faveur du développement durable en proposant des solutions innovantes et accessibles à tous.
De fait, les bénévoles de la POC21 n’ont pas chômé. Réunis 5 semaines à l’été 2015 dans le château de Millemont près de Paris, ces « bidouilleurs » ont bricolé des technologies écoresponsables et faciles d’usage. Spécialisée dans la question des déchets, l’association Zero Waste était venue prêter main forte. Elle a aménagé toutes les infrastructures nécessaires à un camp zéro gaspillage : toilettes sèches, compost, douches fonctionnant à l’énergie solaire, produits d’hygiène sans emballage… Même la cuisine, garantie 100 % végétalienne, correspondait au régime alimentaire le moins polluant.
De la théorie à la pratique
La POC21 s’inspire de Palomar 5, un évènement monté en 2009 par Open State. A l’époque, les participants, des ingénieurs et designers à la fibre écologique s’étaient déjà réunis afin de réfléchir à des solutions innovantes et propres pour la planète. Mais ils n’étaient pas allés jusqu’au stade de la réalisation concrète des projets. Pour franchir ce cap dans le cadre de la POC21, un investissement de 950 000 euros a été nécessaire, financé sous forme de capital ou de matériel par les partenaires (entreprises, institutions publiques, collectivités territoriales) de l’événement.
La démarche de la POC21 s’inscrit dans un phénomène plus large né en Californie en 2005 : le « maker movement », plus connu sous le nom « Do It Yourself ». Ce mouvement, présenté par le journaliste britannique Chris Anderson comme « la nouvelle révolution industrielle », a pour objectif de réduire la part industrialisée et jetable de notre consommation en se tournant davantage vers le bricolage et le fait maison.
Une idée du partage
Parmi les 200 propositions initialement présentées aux organisateurs de la POC21, 12 ont été retenues. Elles sont devenues des prototypes « open source », c’est-à-dire libres de propriété intellectuelle et ouverts à la reproduction et à la modification. « Sexy comme Apple, ouverts comme Linux » résume Benjamin Tinq, cofondateur de OuiShare.
Parmi les projets sélectionnés, on trouve un filtre à eau imprimable en 3D pour un euro, une éolienne à 30 euros, un kit de potager urbain, un générateur solaire accessible à tous et une douche capable de recycler l’eau à l’infini... La résidence au château Millemont s’est clôturée fin septembre. Mais la POC21 s’est poursuivie au travers de showrooms et d’ateliers d’initiation à la fabrication des outils. Dans le cadre de la COP21 – la vraie, l’officielle… –, les prototypes seront présentés dans divers lieux d’exposition à Paris et en proche banlieue. Le mouvement POC21 espère ainsi éveiller les consciences, inspirer les fabricants et… amorcer la révolution verte.
Crédits photo : © POC21
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