La technologie au service de l’art
Une nouvelle version de l’accélérateur de particules Aglaé a été inaugurée au Louvre fin 2017. Unique au monde, il perce les secrets les mieux gardés des œuvres d’art les plus fragiles en dévoilant leur identité chimique.
Un accélérateur de particules pour analyser les œuvres d’art
Aglaé : 10 tonnes, 27 mètres de long
Son diminutif est Aglaé, du nom de la déesse grecque de la splendeur, mais son vrai nom est « Accélérateur Grand Louvre d’analyses élémentaires ». Son principe ? Aglaé est un accélérateur de particules qui permet de caractériser l’identité physico-chimique des objets. En clair, il en produit leur carte d’identité chimique.
Inaugurée le 23 novembre 2017 par la ministre de la Culture Françoise Nyssen et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal, sa nouvelle version est un monstre technologique de 10 tonnes et de 27 mètres de long. C’est la seule installation de ce type au monde, implantée dans un laboratoire de musée et dédiée exclusivement à l’étude d’œuvres et d’objets du patrimoine.
Un faisceau plus fin qu’un cheveu
Démontée en 2016, l’ancienne version d’Aglaé a fonctionné pendant 28 ans. Elle a notamment révélé qu’une pièce maîtresse des antiquités égyptiennes du Louvre est en réalité bien plus récente que ce qu’on pensait. L’analyse de verres a en effet dévoilé qu’ils contiennent du plomb et de l’arsenic, des composés typiques du XVIIIe siècle !
La nouvelle version de l’accélérateur de particules permet désormais une étude encore plus précise et délicate des œuvres et objets d’art. Plus fin qu’un cheveu, le faisceau peut analyser des matériaux très sensibles, notamment ceux d'origine biologique (pigments, vernis, etc.), sans risquer de les altérer.
Installé dans un bunker sous le Louvre
Installé sous le Carrousel du Louvre, dans un bunker aux murs renforcés de plomb pour limiter les irradiations, Aglaé est au service des 1 200 musées de France. Son utilisation est également ouverte aux scientifiques de toute l'Union européenne.
Installé sous la place du Carrousel du Louvre, dans un bunker aux murs renforcés de plomb pour limiter les irradiations, Aglaé est au service des 1 200 musées de France. Mais une partie de son utilisation est réservée aux scientifiques de toute l’Union européenne.
Aglaé a été développé par le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) en collaboration avec le CNRS. Ce laboratoire examine les matériaux qui constituent les œuvres pour les expertiser et fournir aux conservateurs les méthodes les plus avancées pour les conserver.
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