Qui sont les chercheurs en entreprise ?
Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche publie une Note d’information statistique sur la typologie des chercheurs en entreprise. Selon cette Note, en 2021, près de 300 000 chercheurs travaillent en entreprise en France. La moitié d’entre eux a moins de 39 ans et moins d’un quart sont des femmes. D’autres chiffres clés montrent qu’ils disposent en majorité d’un diplôme de niveau bac +5 et que, parmi ces chercheurs en entreprise, 7% sont de nationalité étrangère.
Dans sa mention méthodologique, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche précise que les données utilisées sont issues de l’enquête annuelle (2021) sur les moyens consacrés à la recherche et au développement expérimental (R&D) des entreprises, une enquête à laquelle, tous les deux ans, s’ajoute un volet spécifique sur les chercheurs.
Les chercheurs et ingénieurs de R&D, rassemblés ici sous le terme générique de chercheurs, sont des scientifiques « travaillant à la conception ou à la création de connaissances, de produits, de procédés, de méthodes ou de systèmes nouveaux, y compris les boursiers de thèse rémunérés par l’entreprise comme les bénéficiaires d’une convention Cifre, ainsi que les personnels de haut niveau ayant des responsabilités d’animation des équipes de chercheurs ».
Une augmentation de 37% en dix ans
Forte de ces précisions, la Note d’information montre qu’en 2021, au total, 413 700 personnes travaillaient ainsi sur des activités de recherche et développement (R&D) dans les entreprises implantées sur le territoire français. Mais, parmi ces personnels de R&D, seules 291 100 personnes occupent la fonction de chercheur ou ingénieur de R&D, y compris les doctorants.
Entre 2012 et 2021, l’effectif total des chercheurs a ainsi augmenté de 37 % en personnes physiques. A noter que l’effectif des femmes progresse plus rapidement (+58%) que celui des hommes (+31%). La proportion de chercheuses est ainsi passée de 20% en 2012 à 23% en 2021.
Par ailleurs, en France, la recherche est une population jeune : l’âge médian des chercheurs en entreprise est de 39 ans et seuls 20% d’entre eux ont plus de 50 ans. L’âge médian des femmes (37 ans) est même inférieur de trois ans à celui des hommes. Les chercheuses, souligne le ministère « sont ainsi relativement mieux représentées dans les tranches d’âges les moins élevées ».
Les femmes chercheuses plus diplômées que les hommes
Du côté des formations, plus de la moitié des chercheurs en entreprise sortent d’une école d’ingénieurs et, dans tous les cas, ont au moins un niveau équivalent à bac+5 (88%). Plus précisément, parmi eux, 64% sont diplômés d’une école d’ingénieur française, 23% sont titulaires d’un master (ou d’un équivalent étranger) et 13% sont docteurs. Ces chiffres sont plus élevés pour les femmes : 36% d’entre elles sont titulaires d’un doctorat et 28% d’un master. Enfin, la part des chercheurs dont le plus haut diplôme est étranger s’élève à 2%, parmi lesquels 28% sont des femmes.
En revanche, « les principales disciplines de recherche en entreprise sont les moins féminisées ». Ainsi, les effectifs de chercheurs en entreprise les plus élevés se concentrent dans les sciences de l’ingénieur, les mathématiques et la conception de logiciels. En 2021, 75 % des chercheurs travaillent dans ces disciplines, mais ce sont ces disciplines dans lesquelles la part de femmes est la plus faible (16 %), puisque les femmes sont davantage représentées dans les sciences médicales (58 %) et les sciences biologiques (56 %).
7% de chercheurs étrangers en entreprise
Parmi les chercheurs en entreprise, le ministère chargé de la recherche relève que 7% d’entre eux sont de nationalité étrangère. En 2021, le ministère souligne en effet que « 19 300 chercheurs de nationalité étrangère exercent leur activité de R&D dans une entreprise implantée en France, soit 7% des chercheurs en entreprise ». Cette proportion est de 9% chez les femmes et de 6% chez les hommes. En termes de provenance, ils sont à 36% issus des pays d’Europe, à 38% d’Afrique et à 12% d’Asie.
Enfin, note le ministère, « la part des chercheurs de nationalité étrangère est la plus élevée dans les services (8%) ». Elle est plus faible dans les industries manufacturières (5%) et proche de celle des secteurs du primaire, de l’énergie et de la construction (6%).
Des dépenses de R&D des entreprises en augmentation
Parallèlement à cette Note d’information sur la typologie des chercheurs, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche en publie une autre sur les dépenses de R&D des entreprises en 2022 qui donne néanmoins d’autres indications sur les personnels.
Selon cette publication, en 2022, les dépenses intérieures de R&D des entreprises implantées en France augmentent de 3,4% en volume. Principaux enseignements de cette note : ces entreprises emploient 307 000 personnes en équivalent temps plein dans leurs activités de R&D, soit une hausse de 1,5% par rapport à 2021. Les trois premières régions en matière de dépenses intérieures de R&D, sont l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, trois régions qui réalisent 69% du total et emploient 67% des effectifs de R&D.
Pour en savoir plus :
- La note sur la typologie des chercheurs en 2021
- La note sur les dépenses de R&D des entreprises en 2022
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