Fête de la musique 2024 : aux couleurs des Jeux olympiques
« De la musique avant toute chose », mais du sport aussi ! Parodier ces quelques mots tirés d’un célèbre poème de Verlaine, l’un des plus grands poètes français, c’est donner le ton de la fête qui se profile dans les jours qui viennent, celle de la musique. La Fête de la musique, fixée au 21 juin, jour du solstice d’été, est une grande manifestation populaire gratuite et ouverte à tous qui s’associe cette année aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 pour célébrer à la fois le sport et la musique vivante.
Depuis sa création en 1982, tous les territoires français, petites communes rurales comme grandes villes, s’investissent pour faire du 21 juin un « moment privilégié, expression de la vie musicale dans son ensemble et reflet de son dynamisme permanent », comme l’écrit le ministère de la culture, créateur et coordinateur de cette fête. Née en France, la Fête de la musique a pris peu à peu une ampleur considérable à l’étranger : elle est devenue un « événement national » dans plusieurs pays (Allemagne, Luxembourg, Italie, Grèce, Pérou, Équateur, Colombie…) et l’une des manifestations les plus courues dans de grandes métropoles comme New York, Berlin ou Mexico. En s’adaptant à la tradition et à la culture de chaque pays, la Fête de la musique « a su s’inventer, se réinventer, et devenir une manifestation musicale internationale emblématique ».
Sport et musique à l’affiche
Cette année, en France, la Fête de la musique sera placée aux couleurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Sans que ce thème soit exclusif, une attention toute particulière est en effet accordée aux liens qui unissent musique et sport. C’est d’abord le cas pour l’affiche de la manifestation, réalisée par l’atelier de design graphique AAAAA, et plus particulièrement par deux jeunes créateurs, Marie Sourd et Léopold Roux, selon qui « sport et musique s’entremêlent ».
« Dans la musique comme dans le sport, il y a un sens du collectif : on est amené à jouer en groupe », estime ainsi l’un des créateurs pour qui « la musique est quelque chose qu’on vit physiquement, en direct, et qu’on partage, comme le sport ! ». Et d’ailleurs, ajoute-t-il, il y a également dans le sport comme dans le graphisme un sens du rythme que l’on retrouve dans plusieurs disciplines présentes aux Jeux olympiques qui « se pratiquent en musique », telles que l’équitation, la gymnastique, la natation synchronisée ou encore le breaking.
Le breaking, quand culture et sport ne font qu’un
C’est ainsi le breaking, style de danse acrobatique en compétition aux Jeux olympiques, qui trouve un écho particulier dans cette Fête 2024, quand « culture et sport ne font qu’un ». Dans cette discipline, présente en 2024 pour la première fois aux Jeux olympiques, la musique, explique le ministère de la culture, « n’est jamais connue à l’avance par les danseurs ». Ils créent spontanément « un cercle appelé cypher et ensuite, en quelques secondes, ils doivent capter le rythme d’une musique et se mettre à danser sur ses variations ».
Pour « stimuler la créativité et instaurer une ambiance festive », les DJ jouent un rôle central dans ce sport. C’est pourquoi le site dédié à l’événement propose une rencontre avec l’un d’eux, DJ One Up, DJ français et producteur de musique, qui « parcourt le monde et les compétitions ». Devenu populaire aux quatre coins du monde, le breaking se pratique désormais en compétitions. Celles-ci consistent en des batailles (battle) en solo ou par équipe où les b-boys et b-girls (le nom des pratiquants de breaking) dansent librement à tour de rôle. Leur passage est ensuite évalué par un jury selon cinq critères : technique, musicalité, exécution, vocabulaire, performance.
Fanfares et hip hop, pluralisme et diversité
En dehors du breaking, de nombreuses autres formes d’expression musicales seront aussi mises en avant. La Fête de la musique, ce sont en effet « des milliers d’artistes, d’animateurs et d’organisateurs, professionnels et bénévoles mobilisés, qui aiment la musique et veulent l’offrir à tous ». Cette année par exemple, le ministère souhaite mettre l’accent sur « deux objets d’attachement très importants pour les Français », les fanfares et le hip hop, deux formes d’expression musicale particulièrement appréciées. Les valoriser ensemble, selon le ministère, « c’est mettre en avant le pluralisme, l’importance de la diversité et les droits culturels des citoyens. C’est aussi reconnaître le pouvoir de la musique pour faire société ».
Qu’on se rassure néanmoins, le breaking, le hip hop où les fanfares ne feront pas toute la Fête de la musique, loin s’en faut ! Une carte interactive qui couvre non seulement la France mais tous les continents permet de trouver, soit par genre musical soit par localisation, la manifestation festive souhaitée, et il y en a pour tous les goûts. En 2023, plus de 1300 événements avaient été répertoriés à travers le monde, souvent organisés par les Instituts français. Il devrait y en valoir davantage cette année encore pour partager partout cet « idéal de convivialité et de culture partagée » !
Toutes les informations et la programmation en France et dans le monde : https://fetedelamusique.culture.gouv.fr/
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