Entrepreneuriat en France : plus d'un million de créations d'entreprises en 2022
Les études statistiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques, qui font autorité en la matière, sont conduites « en toute indépendance professionnelle ». L’Insee, créé en 1946, a en effet pour mission de collecter, analyser et diffuser des informations statistiques sur l'économie et la société française sur l'ensemble de son territoire. La présente étude sur la création d’entreprises en France apporte un éclairage nouveau sur un phénomène qui va en s’accentuant.
La vitalité de l’envie d’entreprendre en France
Dans cette dernière étude sur les créations d’entreprises (la précédente remontant à 2018), l’Insee montre ainsi la vitalité de l’entrepreneuriat en France. En 2022 en effet, un peu plus d’un million d’entreprises ont été créées en France. Les deux tiers de ces entreprises créées le sont sous le régime du micro-entrepreneur, tandis qu’une entreprise sur quatre est une société et une sur dix une entreprise individuelle hors régime du micro-entrepreneur. Les secteurs privilégiés sont les activités spécialisées, scientifiques et techniques (18 %) et le commerce (15 %). L'existence du régime de la micro-entreprise est un « facteur central de création pour les entrepreneurs » : 65% d'entre eux n’auraient pas créé leur entreprise en 2022 si ce régime n'existait pas (57% en 2018). Deux tiers des micro-entrepreneurs évoquent ainsi comme avantage la simplicité des démarches administratives.
Plus précisément, concernant le profil des entreprises créées : 52 % des entreprises créées l’ont été par des personnes qui étaient en emploi juste avant la création, en particulier des salariés du privé (29 %), mais aussi des indépendants (12 %). A noter que 25 % des créateurs d’entreprise étaient au chômage, dont 16 % depuis moins d’un an.
Parmi les étudiants créateurs d’entreprise (12 % des créateurs), les deux tiers sont encore en études au moment de la création de l’entreprise. Plus d’un tiers des créateurs (37 %) exercent une autre activité rémunérée en plus de leur nouvelle activité. Cette situation est plus fréquente chez les micro-entrepreneurs (41 %). Pour 47 % des micro-entrepreneurs, il s’agit d’une activité de complément, en plus d’un autre emploi ou d’une pension de retraite.
Un statut d’entrepreneur qui varie selon le sexe, l’âge et la diplomation
La typologie des créateurs d’entreprises varie selon le sexe, l’âge du créateur et son niveau de formation. En 2022, selon l’Insee, « les femmes représentent 40 % des créateurs d’entreprise ». Les secteurs de création les plus féminisés sont les activités de services (75 %) et la santé humaine et l'action sociale (73 %). Inversement, les femmes sont largement sous-représentées dans la construction (4 %) et le transport-entreposage (11 %). En 2022 comme en 2018, six créateurs d’entreprise sur dix ont moins de 40 ans. Les micro-entrepreneurs sont sensiblement plus jeunes que les autres créateurs d’entreprise : 38 % des micro-entrepreneurs ont moins de 30 ans. Les secteurs où les créateurs sont les plus jeunes sont le transport-entreposage (79 % des créateurs ont moins de 40 ans), l’information-communication (74 %) et l’enseignement (71 %).
En ce qui concerne le niveau de diplomation, l’Insee relève qu’en 2022, 39 % des créateurs d’entreprise possèdent un diplôme du supérieur de niveau bac+3 ou plus. Les plus diplômés sont plus nombreux parmi les créateurs de société et parmi les créateurs d’entreprise individuelle hors micro-entrepreneurs. Il sont très présents dans les secteurs des activités scientifiques et techniques, celles de l’information-communication, ainsi que dans les activités financières et d’assurance. Les créateurs sans diplôme sont en revanche « surreprésentés dans le transport-entreposage » : 18 % n’ont aucun diplôme.
Un faible investissement financier
Créer une entreprise en France ne nécessite pas d’importants investissements financiers. Selon l’Insee en effet, plus de la moitié des projets démarrent avec un investissement nul ou inférieur à 1000 euros ! Ainsi, 37,5 % des créateurs d’entreprise de 2022 n’ont mobilisé aucun moyen financier pour créer leur entreprise, 20 % ont investi moins de 1000 euros et 12 % plus de 16 000 euros.
Les projets de création de sociétés ont mobilisé quant à eux davantage de moyens financiers : 39 % d’entre elles ont été lancées avec un budget de plus de 16000 euros. Inversement, souligne l’Insee, « 48 % des entreprises individuelles ont été créées sans aucun moyen financier ». Deux tiers des créateurs n’ont perçu aucune aide financière à la création. Quand ils en bénéficient, note l’Insee, « il s’agit le plus fréquemment de l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) ». Cependant, dans leur projet de création, 46 % des créateurs ont été épaulés par leur entourage personnel, 16 % par une structure d’aide à la création et 14 % par leur entourage professionnel., mais 35 % n’ont reçu aucun appui extérieur.
Des entreprises sensibles au développement durable
Selon l’étude de l’Insee, ce sont deux tiers des créateurs d’entreprises qui se déclarent sensibles à l’impact environnemental de leur activité. Pour la moitié d’entre eux, il s’agit même d’une préoccupation forte ou la raison même de leur projet de création d’activité. Cette « sensibilité environnementale », note l’Insee, est « la plus forte dans les secteurs de l’industrie, de la construction et de l’hébergement-restauration » où près de 80 % des entrepreneurs sont sensibles à l’impact environnemental de leur entreprise.
Concrètement, parmi les créateurs d’entreprises en 2022, 41 % d’entre eux ont engagé leur entreprise dans « une logique de gestion économe et durable des matières premières, de l’eau et des fournitures ». Par exemple, parmi les entreprises dont l’activité génère des déchets, 95 % les trient et 75 % d’entre eux font en sorte qu’ils soient réutilisés, « grâce notamment au recyclage découlant du tri sélectif ». Enfin, huit créateurs d’entreprises sur dix déclarent « privilégier la proximité géographique dans leurs approvisionnements » et, parmi les créateurs qui effectuent des déplacements dans le cadre de leur activité, plus d’un tiers utilisent des « modes de transport doux ou collectifs ».
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