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Journée internationale du 8 mars : l'évolution des droits des femmes en France

08 mars 2024 Revenir en France
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Alors que le parlement français s’apprête à modifier la Constitution pour y inscrire la liberté des femmes à avoir recours à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse), la Journée du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, prendra cette année en France un ton tout particulier. C’est d’ailleurs l’occasion d’opérer un retour vers le passé et de relever quelques dates clés dans l’évolution des droits des femmes en France. Une lente évolution marquée encore par les stéréotypes genrés, comme le montrent deux études parues récemment.

Grâce au site Vie Publique, site public et national d’informations générales, une chronologie de ces droits est établie selon plusieurs grands chapitres temporels qui montrent, comme l’écrivait Simone de Beauvoir, que ces droits fragiles. « Il suffira d’une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question », disait l’écrivaine.

 

Une brève chronologie des droits des femmes en France

La journée du 8 mars 2024 a pour thème Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme. C’est bien de rythme, plus ou moins vif, dont il est question dans la lente avancée des droits des femmes qui s’est accomplie par grandes étapes. Et d’abord, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la Révolution française « ne modifie pas la condition des femmes et ne leur ouvre pas le chemin de la citoyenneté ». Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que les femmes aient en France l’accès à l’instruction et, comme le souligne le site Vie publique, attendre la Première guerre mondiale pour s’apercevoir que les femmes sont devenues « indispensables au bon fonctionnement de l’économie ».

Après l’ordonnance d’avril 1944 qui accorde le droit de vote et l’éligibilité aux femmes, les choses commencent à s’accélérer. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les revendications des femmes vont porter sur tous les domaines de la vie sociale, économique et politique et militent pour une réelle égalité. Quelques grands jalons, une quinzaine de dates clés, marquent ces nouvelles revendications et leur traduction par des avancées législatives ou sociales :

- 1946, l’inscription de l'égalité entre les femmes et les hommes dans le Préambule de la Constitution ;

- 1965, la loi réformant les régimes matrimoniaux : les femmes peuvent gérer leurs biens et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari ;

- 1967, la loi autorisant légalement la contraception ;

- 1975, la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ;

- 1980, la romancière Marguerite Yourcenar entre à l’Académie française : près de 345 ans après la fondation de cette institution, c’est la première femme à en faire partie ;

- 1982, adoption d'une proposition de la ministre des droits de la femme pour faire du 8 mars 1982 la première Journée pour les droits des femmes ;

- 1983, une première loi qui établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;

- 1991, une femme est nommée Première ministre pour la première fois ;

- 1995, Marie Curie est la première femme à entrer au Panthéon « pour ses propres mérites » ;

- 1998, la circulaire relative à la féminisation des noms de métier, de fonction, grade ou titre ;

- 2004, un premier plan de lutte contre les violences faites aux femmes ;

- 2006, la loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes :

- 2010, la lutte contre les violences faites aux femmes est déclarée grande cause nationale ;

- 2021, la loi qui élargit la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires (PMA) ;

- 2022, pour la première fois, une femme est élue Présidente de l'Assemblée nationale.

 

Une majorité de Français rejette les stéréotypes de genre

Cette chronologie des droits des femmes s’inscrit dans un contexte plus général, celui de l’égalité des genres. A ce propos, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES, qui dépend des ministères de la santé et de l’économie) publie une enquête où il apparaît qu’une majorité de Français rejette les stéréotypes de genre.

D’après ce baromètre d’opinion, plus d’une personne sur deux en France rejette les stéréotypes de genre et les clichés de répartition femme/homme. Néanmoins, une personne sur quatre y adhère et une sur quatre se situe dans une position ambivalente. Dans le détail, l’adhésion aux stéréotypes de genre est plus marquée chez les hommes, les plus âgés, les personnes d’origine immigrée et les personnes ayant une pratique religieuse. Inversement, les femmes, les jeunes et les personnes diplômées du supérieur sont surreprésentées parmi les personnes qui les rejettent. La DREES souligne également que l’étude confirme « l’inégale répartition des tâches domestiques au sein des couples, d’autant plus marquée qu’il y a adhésion aux stéréotypes de genre ».

Toutefois, quel que soit le degré d’adhésion aux représentations stéréotypées, « l’idée que les filles ont autant l’esprit scientifique que les garçons fait très largement consensus dans l’ensemble de la population » ! Mais, en parallèle, constate l’étude, « certains stéréotypes de genre sont très ancrés : une majorité de personnes adhèrent à l’idée que les mères savent mieux s’occuper des enfants que les pères »

 

Une lente progression vers l’égalité réelle

La publication de cette étude est concomitante à la parution d’une autre étude, celle du ministère en charge de l’égalité femmes/hommes qui publie son ouvrage annuel « Chiffres-clés : Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », un panorama statistique de référence qui rassemble chaque année les dernières données disponibles sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Selon cette étude, « la lente progression de la part des femmes dans tous les pans de la société française » est effectivement notable. Cependant, « les inégalités et représentations sexistes demeurent », comme en témoignent notamment les écarts de salaires entre les femmes et les hommes, la part des femmes parmi les cadres dirigeants ou encore la sous-représentation des femmes dans les fonctions politiques et électives. Ainsi, dans le droit fil de l’enquête de la DREES précédente, l’étude du ministère relève également que « l’orientation et l’activité professionnelles restent très empreintes de stéréotypes genrés » : les femmes choisissant des métiers davantage axés vers le soin et le social au détriment des filières d’ingénieur ou dans l’industrie par exemple. Ainsi, comme l’écrit la ministre en charge de l’égalité dans l’édito qui ouvre l’étude, « le combat pour l’égalité doit passer par un changement profond et durable des mentalités pour sortir des stéréotypes qui enferment. Cela se joue dès le plus jeune âge et à toutes les étapes de la vie. Beaucoup a été fait mais il reste à s’attaquer aux racines du problème, aux représentations sexistes, aux inégalités qui persistent, à la place que la société assigne aux femmes ».

 




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