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Prix Irène Joliot-Curie 2023 : cinq grandes chercheuses récompensées

04 décembre 2023 Affaires
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Cinq chercheuses d’exception viennent d’être récompensées dans le cadre de la 22e édition des prix Irène Joliot-Curie. Décernés par le ministère chargé de la recherche, avec le soutien de l’Académie des sciences, ces prix distinguent chaque année des femmes scientifiques dont le parcours est jugé exemplaire à plus d’un titre. Parmi celles-ci, pour cette nouvelle édition, une chercheuse d’origine roumaine qui a suivi une partie de ses études en France et qui a obtenu le prix Femme, recherche et entreprise.

Créés au début des années 2000, les différents prix Irène Joliot-Curie, qui sont dotés d’un enveloppe budgétaire, contribuent à promouvoir la place des femmes dans l’univers des sciences, de la recherche et de la technologie. Comme le rappelle le ministère de la recherche, en deux décennies, ce prix a récompensé plus de 60 femmes scientifiques, dans la recherche privée comme publique et dans toutes les disciplines.

 

Du chiffrement aux micro-ondes

C’est dans cette prestigieuse lignée qu’une première vague de cinq prix a été attribuée ce mois-ci par un jury composé de membres de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies.

Le prix de la Femme scientifique de l’année est d’abord allé à Anne Canteaut, Directrice de recherche en informatique à l’INRIA, dont les travaux concernent « plusieurs domaines de l’informatique : la cryptographie, l’algorithmie, la théorie de l’information et les mathématiques discrètes ». Selon le ministère, la majorité de ses travaux portent ainsi « sur les algorithmes de chiffrement, l’analyse de la sécurité des chiffrements existants et la conception de nouveaux chiffrements ».

Le prix Femme, Recherche et entreprise a été attribué Marilena Radoiu, Directrice de recherche en Génie Chimique et Environnement, mais aussi fondatrice de l’entreprise Microwave Technologies Consulting. Marilena Radoiu a d’abord fait ses études en Roumanie, son pays d’origine, avant de suivre le programme Executive MBA fast-track à l’emlyon Business School. Ce programme en format fast-track, précise l’école, s’adresse en effet aux dirigeants et cadres expérimentés qui « portent un projet ou cherchent à se challenger en acquérant de nouvelles compétences autour des enjeux business d’aujourd’hui ».

Marilena Radoiu a commencé à s’intéresser à la technologie micro-onde et ses applications au cours de sa thèse en radiochimie et matériaux nucléaires. Comme le souligne sa biographie, elle se passionne ainsi « pour le développement de nouvelles technologies non-conventionnelles, dont les micro-ondes, qui ont le potentiel de révolutionner de nombreux secteurs industriels, tels que la chimie, la pétrochimie, l’agroalimentaire et la santé ». L’emlyon, qui lui consacre également un portait, note qu’à la fin des années 90, la scientifique débute son travail de recherche avec des laboratoires internationaux et se fait rapidement remarquer grâce à ses publications. « Ce qui joue en sa faveur », poursuit l’école, « c’est sa vision business : pas question de rester enfermée dans un laboratoire ». Et la chercheuse de mettre en pratique ses travaux et de rejoindre donc le monde du privé.

 

Des mathématiques à la chimie et au système solaire

Parallèlement à ces deux grandes distinctions, cette année, les prix Irène Joliot-Curie évoluent en mettant à l’honneur trois jeunes femmes scientifiques au lieu d’une dans la catégorie Jeune Femme scientifique.

Sont ainsi distinguées :

  • Virginie Galland Ehrlacher, ingénieure issue notamment de l'École Polytechnique, qui est aujourd’hui chercheuse et professeure au CERMICS, laboratoire de l’École Nationale des Ponts et Chaussées. Ses travaux de recherche, qui « participent à la résolution de problèmes concrets du secteur industriel », portent sur « le développement et l’analyse mathématique de nouvelles méthodes numériques » dans les domaines de science des matériaux, chimie quantique ou dynamique moléculaire.
  • Claire de March, chargée de recherche CNRS en chimie du vivant, dont les travaux portent sur « la compréhension de la complexité de la perception des odeurs au niveau moléculaire dans une approche transdisciplinaire : science des arômes, analyse sensorielle, chimie computationnelle, biologie cellulaire et biochimie ».
  • Laurette Piani, chargée de recherche CNRS en géologie et cosmochimie au Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques de Nancy (CNRS/Université de Lorraine), dont les travaux de recherche envisagent « l’origine et l’évolution des éléments volatils dans le Système solaire jeune ». A ce titre, elle a mené une partie de sa carrière scientifique à l’Université d’Hokkaido au Japon.

 

Une grande cause pour les sciences

Autre nouveauté cette année encore, le prix spécial de l’engagement, qui récompense des femmes scientifiques pour leur carrière scientifique et leur engagement pour une « grande cause », ne sera remis qu’en janvier prochain.

Ce prix fait en effet l’objet d’un « processus de sélection différent par rapport aux années précédentes ». C’est en effet le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui est en charge de la constitution et de l’organisation du jury de sélection des candidates, à savoir une femme scientifique particulièrement investie dans la sensibilisation et l’orientation des filles (et des jeunes en général) vers les sciences. La date limite de dépôt des candidatures a été fixée au 30 novembre 2023.

 

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